L'intelligence artificielle dans les domaines créatifs

De nouveaux outils basés sur des technologies de l’IA émergent dans les domaines créatifs comme l’écriture, le design, les arts visuels ou la musique.
Ces outils, adoptés par le grand public et les professionnels de la création, suscitent des espoirs et des craintes et soulèvent de nombreuses questions éthiques.

La transparence et la responsabilité des systèmes d'IA, la fiabilité des informations, la protection de la vie privée et les conséquences pour le marché du travail sont les sujets les plus fréquemment abordés mais des sujets comme le droit d'auteur, l'ambiguité créateur-consommateur, la perte du plaisir de créer, la transformation de la nature des métiers créatifs, le risque de dépendance, le risque de perte cognitive chez les enfants et la boucle fermée de la création, moins présents, sont tout aussi importants.

Questions fondamentales sur l'intelligence artificielle

Espoirs et craintes de l'intelligence artificielle

L'intelligence artificielle suscite à la fois des espoirs et des craintes, les avis sur les conséquences à long terme de son utilisation sont extrêmement partagés.

L'intelligence artificielle va-t-elle sauver l'humanité' ? Va-t-elle permettre de résoudre des problèmes, climatiques par exemple, que les humains ne parviennent plus à résoudre ?
L'IA jouera-t-elle un rôle dans la protection de l'environnement, l'optimisation et l'utilisation des ressources, le développement de technologies plus propres et plus durables ?
Les futures super-intelligences qui surpasseront les capacités intellectuelles humaines vont-elles nous aider à comprendre l'origine de l'univers et proposer un monde meilleur ?
Sommes-nous à l’aube d’une ère de collaboration positive entre l’homme et la machine ?

Ou au contraire, l'intelligence artificielle signe-t-elle la fin de l'intelligence humaine ? Préfigure-t-elle un monde où l'apprentissage et le savoir ne sont plus nécessaires ?
Les futures générations d'intelligence artificielle auront-elles des sentiments et des désirs ? Pour garantir la survie de la planète, et donc leur propre survie compromise par les actions incontrôlables des humains, les machines du futur choisiront-elles un avenir sans humains ?

Ces questions existentielles, très importantes pour l'avenir de l'humanité, éclipsent parfois des préoccupations plus immédiates telles que les droits d’auteur, la distinction entre créateur et consommateur, la perte du plaisir de créer, la dépendance, les effets cognitifs sur les enfants en apprentissage, l'avenir d'un processus créatif en circuit fermé et la responsabilité des contenus générés avec l’IA.

Conception de personnages et dessin à la main

Design d'un Personnage

Olivier Defaye, AOKIstudio, 2005

Droit d'auteur

L'utilisation de l'IA par le grand public et les professionnels dans les domaines créatifs tels que l'écriture, le design, la musique ou les arts visuels soulève de nombreuses questions. Certains pays comme l'Italie, la Russie et la Chine ont par exemple interdit ChatGPT pour des questions de protection de la vie privée et de diffusion de fausses informations.

En matière de droit d’auteur, les intelligences artificielles génératives telles que ChatGPT et Midjourney créent des images et des textes en entraînant leurs modèles AI à partir de données et d’œuvres protégées par le droit d’auteur mais les gouvernements sont démunis face à ces atteintes au droit d'auteur omniprésentes dans tous les domaines créatifs.

Dans le domaine du design, de la peinture et de l’illustration, des logiciels comme MidJourney, Dall-E ou Stable Diffusion permettent de taguer des noms d’artistes et sont particulièrement destructeurs. Les artistes contemporains voient leur travail plagié et réutilisé sans autorisation par le grand public et les professionnels. Bien au-delà d'une concurrence potentielle de l'IA et de la perte de leur travail d'artiste au profit de l'IA, le fait de voir son travail artistique plagié, modifié, dénaturé et utilisé sans autorisation provoque un sentiment de découragement et une grande peine.
Par exemple, le personnage de Totoro créé par Hayao Miyazaki a été tagué tellement souvent dans les prompts de Midjourney qu’il n’est plus possible pour le grand public de faire la différence parmi les images disponible sur Internet entre le personnage original et les copies.

Il est étonnant de constater que de nombreux professionnels dans des domaines aussi divers que le design, la mode ou la publicité taguent le nom d'artistes sur des générateurs d'images IA sans prendre en compte les préjudices que cela cause.

Les artistes, auteurs, ayants droit et bénéficiaires des droits d’auteur cherchent à faire évoluer cette situation.
Parmi les mesures proposées, la transparence des modèles IA et l’obligation d'obtenir l’autorisation des auteurs avant d’inclure leurs œuvres dans les bases de données des plateformes IA. Ne pas attribuer de propriété intellectuelle à une œuvre créée par une machine, exiger que toutes les œuvres créées par des IA portent une mention telle que Créé par telle plateforme IA sont aussi des mesures prioritaires.

Les entreprises IA et leurs utilisateurs prônent au contraire la démocratisation culturelle, l’accès à la création artistique pour le plus grand nombre, y compris pour ceux qui n’ont pas de formation dans un domaine créatif, et invoquent le concept juridique de fair use (usage loyal), une clause d’exception aux droits d’auteur qui permet dans de nombreux pays de prendre en compte à la fois les intérêts des auteurs et l’intérêt public en autorisant l'utilisation et la diffusion d'œuvres protégées par le droit d'auteur à des fins de critique, de commentaire, d’information journalistique, d’enseignement et de recherche sans avoir besoin de la permission du titulaire des droits.
Cependant, les critères principaux pour déterminer s’il s’agit d’un usage loyal sont l’objectif et la nature de l’usage de l'IA, notamment s’il est de nature commerciale ou éducative et sans but lucratif, ainsi que les conséquences de l'usage de l'IA sur le marché potentiel ou sur la valeur de l’œuvre protégée. L’utilisation de l’IA, notamment par les agences de communication et les marques à des fins de marketing et de vente, semble donc déjà très éloignée du cadre d’un usage loyal.

Il est donc impératif que la technologie de l’IA et les modèles d’apprentissage automatique soient développés de manière responsable, dans le respect des droits d’auteur et de la protection de la propriété intellectuelle.
Les législations et les politiques en matière de droits d'auteur doivent évoluer, tenir compte de l'impact de l'IA sur la création et la consommation culturelles et garantir un équilibre entre l’accès à la création artistique pour le plus grand nombre et la protection des intérêts des auteurs.

Qualité et originalité des images générés par l’IA

L'IA, sans comprendre le contenu qu'elle génère, se contente-t-elle de reproduire les motifs et les structures existants dans ses données d'apprentissage, générant ainsi des contenus qui manquent d'originalité ou de qualité ? L’IA, de par la capacité de ses algorithmes à fusionner et réorganiser aléatoirement des informations, est-elle capable de générer des contenus uniques et novateurs qui égalent et parfois surpassent l’imagination humaine ?

Les avis sont partagés quant à l’originalité des textes et des images générés par l’intelligence artificielle mais ne sont pour autant pas contradictoires.
En effet, les systèmes d’intelligence artificielle, comme les modèles de langage ou les modèles d’image, n’ont pas de conscience, de sens de la compréhension et d’intention réelle, ils suivent simplement les instructions codées dans leur algorithme, qui sont basées sur les schémas qu’ils ont identifiés dans leurs données d’entraînement mais, en combinant des informations, mélangant et associant des éléments de leurs données d'entraînement d'une manière différente de celle des humains, ils génèrent des résultats surprenants d'une grande originalité.

Les IA comme les nuages n’ont pas de conscience ou de représentation du monde

L’IA génère un contenu de manière aléatoire sur la base de ses algorithmes sans intention délibérée, sans volonté ou compréhension particulière et ce sont les humains qui interprètent et donnent une signification à ce contenu. Dans ce contexte, l'IA génére des contenus que les humains peuvent considérer comme originaux et inventifs, des images, des textes, des univers sonores mais aussi des concepts qui n'auraient probablement jamais existé sans l'IA.
L'IA ne décide pas et ne sait pas si ce qu'elle génère est original ou inventif. Lorsqu’un modèle d’IA génère un texte, une musique ou une image, c’est le lecteur, l’auditeur ou le spectateur qui leur attribue de la valeur et du sens, ce sont eux qui peuvent être touchés par la beauté ou l'originalité, ressentir une émotion qui dépasse l’algorithme.

Nous pourrions prendre l’exemple des formes des nuages dans le ciel. Les nuages se forment en raison de processus naturels dans l'atmosphère et ne créent pas de formes intentionnellement, ce sont les humains qui attribuent une ressemblance et du sens aux formes que prennent certains nuages.

« Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres [...]. »
Le Temps retrouvé, Marcel Proust, 1927.

Liste des logiciels 3D

Les objets nuages

Desing : Olivier Defaye, AOKIstudio

Ambiguité créateur consommateur

Nous vivons avec l'émergence des algorithmes de l'IA, notamment dans le domaine de la création artistique, un moment incroyable, certainement une révolution comme la maîtrise du feu ou l’invention de l'imprimerie.
Pour beaucoup, un moment magique où le plaisir de générer des concepts et des images devient accessible à tous mais l'incroyable originalité et qualité des textes et visuels générés par l'IA crée cependant une ambiguïté entre le statut de créateur et celui de consommateur.

Le vocabulaire des utilisateurs tend à signifier une appropriation en tant que créateur, qu'auteurs des concepts, des textes et des images générés avec l'IA.
Par exemple, regardez ce que j'ai créé, c'est mon travail, j'ai fait de nombreux tests, de nombreuses combinaisons de mots-clés avant de créer mon image...
Avec cet outil, nous dessinons nos illustrations trois fois plus vite !
J’ai obtenu la note de 20/20 pour le devoir que j’ai réalisé avec ChatGPT !
Le vocabulaire des spectateurs est également révélateur : J'aime votre travail, vous êtes mon artiste AI préféré...

Tout en étant conscient que notre apport se limite à quelques mots, les outils de l’art prompt suscite un fort sentiment de créativité.
"Si je n'avais pas écrit ces mots ou choisi cette combinaison de mots (que je garde secrètement comme une compétence admirable), ce concept ou cette image n'existerait pas."
C'est vrai ! Mais les résultats esthétiques et les concepts générés par l'IA à partir de quelques mots-clés vont bien au-delà de ce que nous aurions pu imaginer.

Proposer des mots-clés et des références visuelles sans avoir une idée du résultat a priori, reformuler ces mots-clés en fonction d'un résultat insatisfaisant, correspond, dans notre monde traditionnel, à ce qu'un client (une agence de publicité, une marque, une ONG, une galerie d'art...) pourrait demander à un directeur de création, un directeur artistique ou un artiste pour obtenir un concept et une image à partir de son brief.
Dans le cas du prompt art, la personne qui génère une image reformule sa demande avec de nouveaux mots-clés pour arriver à un résultat qui lui convient aussi systématiquement qu'un client dans le monde du travail. Notre statut serait-il donc plus proche de celui d'un client que de celui d'un créateur ou d'un auteur ?

Le statut de client n'est peut-être pas le plus pertinent lorsque nous générons des images avec l'IA. En tout cas pas le client d'une agence de publicité ou d'une galerie d'art, mais plutôt le client qui achète une boite de nuggets en pensant avoir choisi son repas et sans savoir ce qu'il contient, ni le processus de sa production, c'est-à-dire un consommateur.

Lorsque nous demandons à l'IA de générer des images, ne sommes-nous pas tout simplement des consommateurs ?
Une boite de nuggets s'il vous plaît ! avec une sauce hawaïenne et des légumes verts.
Consultez la réponse de ChatGPT4 sur le fait que les utilisateurs de l'IA sont des consommateurs et non des créateurs.

Perte du plaisir de créer

Jouons-nous aux échecs assistés par ordinateur dans le but de gagner ou jouons-nous sans assistance pour le plaisir du jeu ?
Allons-nous demander à notre robot de jouer au tennis à notre place parce qu'il est meilleur que nous ?
Des questions intéressantes à poser aux utilisateurs d'outils d'IA dans les domaines créatifs !

Force est de constater que les résultats créatifs obtenus par l'IA sont impressionnants et ont dépassé ou dépasseront très certainement ceux obtenus par les humains. Mais le processus créatif ne se résume-t-il qu’au résultat obtenu ?

Qu'est devenu le plaisir dans processus de création ?

Générer une image ou un texte à partir de quelques mots peut-il être source de plaisir ?
Le plaisir de créer a-t-il disparu au profit du seul résultat ?

Pourquoi tant de designers se convertissent-ils à l’intelligence artificielle ? Certains artistes et designers disent déjà ne plus pouvoir s’en passer ! En admirant les résultats de ChatGPT ou de Midjourney, avons-nous perdu le goût de la création, de la persévérance face aux défis, de la prise de risques et de l’immense satisfaction qui découle de la découverte de quelque chose qui émerge soudainement, comme par magie, de notre imagination ? La fascination pour les capacités infinies du cerveau humain serait-elle en train d'être remplacée par la fascination pour les machines ?

Avons-nous perdu notre goût pour les défis ?

Dans de nombreux domaines, il est merveilleux que l'IA remplace des tâches laborieuses et peu gratifiantes jusqu'alors exécutées par des humains. Mais dans les domaines créatifs ?
L’acte créatif est-il si difficile que nous soyons prêts à l'abandonner dès l'apparition d'une alternative technologique ?

Les défenseurs de l’IA dans les domaines créatifs la considèrent comme un outil pour stimuler l’imagination, aider à trouver de nouvelles idées, des solutions créatives, permettre de surmonter les blocages créatifs, explorer de nouvelles voies et repousser les limites de la créativité.
OUI !
Mais pourquoi ?
Where's the fun in that?

La priorité accordée au résultat, à sa qualité ou à sa rapidité d’exécution, au détriment du plaisir du processus créatif, entraîne naturellement une perte du désir de créer. Pourquoi créer lorsque l’IA peut le faire à notre place ? Qu’est devenue la satisfaction d’avoir exploré avec difficulté puis trouvé une idée ou un concept original, un design ou un univers artistique personnel ?

En plus de nous faire perdre le plaisir et le désir de créer, l’IA peut-elle aussi ébranler notre confiance en nous ?

Je ne me sens pas en confiance lors de cette partie d’échecs car mon adversaire est bien plus fort que moi.
Mais qu’importe, jouons !
Consultez la réponse de ChatGPT4 au sujet de l'IA dans les domaines créatifs et de la perte du plaisir de création.

Liste des logiciels 3D

Couverture du magazine CG word, Japon

Desing : Oliver Defaye, AOKIstudio

Transformation des métiers créatifs avec l'IA générative

L’intelligence artificielle, comme toutes nouvelles technologies, entraîne la disparition, la transformation de certains métiers et savoir-faire, ainsi que l’apparition de nouveaux métiers.

Dans des domaines scientifiques comme la médecine, les mathématiques, Isabelle Ryl, chercheuse à l'Inria, précise sur Radio France que « l'IA remplace l’humain dans les tâches automatiques de manière à ce qu’il puisse se concentrer sur sa vraie valeur ajoutée. »

Dans des domaines artistiques tels que les arts visuels, le design de produits, l’architecture, la littérature ou encore la musique, l’IA générative remplace aussi des tâches humaines laborieuses et automatise certaines parties du processus de création répétitives et chronophages. Dans le domaine du traitement d'images et de la retouche photo par exemple, l'IA peut prendre en charge des tâches comme la correction de l'exposition, l'ajustement des teintes, la diminution du bruit, ainsi que la création de masques. L'IA peut aussi identifier et séparer le sujet d'une photo de son arrière-plan, permettant ainsi de remplacer facilement ce fond.

Des outils de modélisation 3D intègrent déjà l’IA pour faciliter la création de formes, la déformation d’objets et la création de textures.
L’IA peut générer des modèles 3D d’objets existants à partir d’images 2D ou encore optimiser le nombre de polygones de modèles 3D.
Des IA comme LDM3D (Latent Diffusion Model for 3D), développée par Blocklade Labs et Intel Labs, permettent de générer, de visualiser à 360 degrés et d'exporter vers des logiciels 3D spécialisésdes environnements 3D réalistes à partir de prompts textuels (Démo de LDM3D...) ont le potentiel de révolutionner la création de contenu, les applications de métaverse et les expériences numériques dans des industries telles que le divertissement, le design et l’architecture.

En ce qui concerne l’animation 3D, une IA formée pour comprendre comment un personnage humain se déplace naturellement pourra aussi automatiser certaines parties du processus d’animation, comme les mouvements réalistes d'un personnage.

Mais l’IA permettra-t-elle aux artistes comme aux scientifiques de se concentrer sur leur véritable valeur ajoutée ?
L'IA sera-t-elle utilisée comme un outil pour aider les artistes à exprimer leur véritable créativité ?
Va-t-elle remplacer les tâches épanouissantes dans les professions créatives pour lesquelles l'originalité et la créativité personnelle étaient hautement valorisées ?
Allons-nous sous-traiter aux intelligences artificielles génératives le travail créatif ? L'IA est-elle un assistant ou un sous-traitant ?

Nous laissons semble-t-il, les modèles génératifs d'images comme Midjourney, DALL·E ou Stable Diffusion, s'emparer progressivement des rôles artistiques les plus enrichissants et valorisants, des tâches les plus stimulantes.
Un nombre croissant de professionnels de la création, tels que les artistes, directeurs artistiques, architectes, designers et graphistes, délèguent les aspects les plus créatifs du processus de création à l’IA, comme l’élaboration de concepts, d’idées et de designs car la qualité technique et artistique des résultats générés dépasse leurs capacités créatives.
Ces professionnels abandonnent leur imagination et se cachent derrière l’art du prompt, présenté comme un savoir-faire difficile à maîtriser et le secret d'un nouveau talent.
Certains utilisent le terme d’assistant à propos des outils IA, mais le terme de sous-traitant ne serait-il pas plus approprié ?

IA, assistance ou sous-traitance ?

Quiconque a testé des IA génératives d’images a constaté que, bien que quelques mots-clés suffisent pour obtenir des résultats impressionnants, ces résultats ne correspondent pas à l’intention de départ formulée lors de la requête et sont souvent très différents de ce que l’on aurait pu anticiper.
Mais peu importe ! C’est différent de ce que je voulais, mais de bien meilleure qualité que ce que j’aurais pu proposer moi-même : Cela me convient !
Ne devrions-nous pas simplement accepter le fait que nous renonçons à notre pouvoir créatif, à notre imagination et au plaisir de découvrir une œuvre issue comme par magie de notre expérience personnelle, de notre éducation, de notre culture et de nos sentiments ?
Consultez la réponse de ChatGPT4 au sujet de la transformation des métiers créatifs avec l'IA.

Dépendance à l'intelligence artificielle

Une dépendance apparaît naturellement lorsque nous consommons ou utilisons régulièrement un même produit ou outil.
De nombreux designers, architectes, stylistes et graphistes parlent déjà de leur dépendance à l’intelligence artificielle.

Je ne peux déjà plus me passer de l'IA !

Les outils d'IA sont-ils devenus indispensables à notre vie professionnelle ?
Dans des domaines comme le design, l’architecture, la mode ou le graphisme, l’IA facilite et accélère le processus créatif mais une utilisation réfléchie de l’IA consisterait à la considérer comme un outil d’assistance à la création, un outil pour stimuler l’imagination par exemple.
Cependant, la qualité des textes et des images générées par l’IA exerce une certaine fascination et invite à utiliser les résultats générés tels quels, comme une solution clé en main.
Dans les domaines créatifs, l’IA génére des textes et des images le plus souvent utilisés tels quels plutôt que comme supports de réflexion ou sources d’inspiration. Si le résultat généré ne correspond pas aux attentes, l’utilisateur ne cherche pas à le faire évoluer à partir de son intuition ou imagination personnelle, mais modifie simplement les mots-clés de son prompt.

L’utilisateur n’est plus le principal acteur, laisse l’IA prendre le contrôle du processus créatif et devient dépendant.
La dépendance a-t-elle un impact sur le bien-être personnel ? Réponse ouverte.

Liste des logiciels 3D

Et si Paris était vivant ?

Desing : Olivier Defaye, AOKIstudio

Perte cognitive chez les enfants apprenants

L’utilisation de l’IA affecte-t-elle nos capacités naturelles à conceptualiser et à imaginer ?
Allons-nous perdre notre pouvoir d’imagination, de conceptualisation et de compréhension ?

L’apparition de nouveaux outils, tels que la moissonneuse-batteuse au milieu du 19ème siècle par exemple, s’accompagne de la disparition du travail manuel, des savoir-faire et des métiers que ces outils remplacent.
Peu de gens savent en effet faire du feu comme le faisaient nos ancêtres, uniquement à partir de brindilles.

Il est légitime de se poser la question de savoir si l’adoption d’outils qui remplacent en partie nos capacités mémorielles, cognitives et imaginatives, peut entraîner d’une part la disparition de certains métiers, mais aussi et surtout, la disparition de capacités naturelles, compétences et savoir-faire.

La calculatrice affaiblit-elle nos compétences en calcul mental ? Question ouverte !

La question de l’impact d’Internet sur notre mémoire est toujours d’actualité.
La disponibilité constante d'informations en ligne affecte-t-elle notre mémoire ?
L’externalisation de notre mémoire sur Internet et le fait de ne plus avoir à mémoriser les informations nous-mêmes affectent-ils notre capacité à retenir, à se souvenir ? Affectent-ils d’autres capacités cognitives ?
Ou, au contraire, Internet permet-il de libérer notre mémoire et notre capacité cognitive pour une réflexion créative ou critique ?

Quelles seront les conséquences de l’utilisation d’outils d’IA par les enfants dans leur apprentissage ?
Certains pensent que l'IA permettra d'offrir un environnement ludique et personnalisé propice à l'apprentissage, de s'adapter aux rythmes individuels et de faciliter l'accès à l'éducation pour de nombreux enfants.
D’autres pensent à la dépendance, à l’utilisation excessive d’outils d’IA au détriment d’activités nécessaires au développement des enfants, comme les jeux en plein air, les interactions sociales, et les activités créatives non numériques.

Priver notre cerveau d'une opportunité

De la même manière que nous confions le stockage de notre mémoire à Internet, quand nous déléguons une tâche à une machine, nous privons notre cerveau de l’opportunité de pratiquer et de renforcer la compétence nécessaire à cette tâche ? Si un enfant génère des textes, des calculs, des dessins, de la musique avec l’IA plutôt que par lui-même, cela n’aura-t-il pas un impact négatif sur le développement de ses compétences en écriture, en dessin, en calcul ou en musique ?

Si les jeunes enfants apprenants utilisent l’IA avant d’avoir développé leur faculté de conceptualiser et de formuler des idées, seront-ils un jour capables de penser par eux-mêmes et de vivre sans l’IA ?

Internet nous permettra peut-être de développer notre créativité et notre esprit critique en libérant notre cerveau de la nécessité de mémoriser mais l’utilisation de l’intelligence artificielle par les enfants apprenants leur permettra-t-elle de développer leurs facultés naturelles de conceptualisation et d’invention ?
Est-ce déjà la fin de l’inventivité et de l’intelligence humaine ?
PS : Nous sommes tous de grands enfants... apprenants.

Création en boucle fermée

Les modèles d’apprentissage automatique, tels que les IA de génération d’images ou les modèles de langage, ont été entraînés initialement à partir de productions humaines.
Avec l’utilisation croissante de l’IA dans les domaines créatifs, le nombre d’images et de textes générés par l’IA va rapidement dépasser celui des créations humaines.
Dans l'impossiblilité de distinguer les données générées par l’IA et les créations humaines, les outils d’intelligence artificielle dans les domaines créatifs ne s’entraîneront plus uniquement sur des données créées par des humains, mais aussi sur des données générées par eux-mêmes. Il est possible d'imaginer que les futures bases de données qui entraîneront les IA seront majoritairement constituées de données générées par l’IA, la quantité de données créées par des humains devenant extrêmement faible en comparaison.

Un outil de génération d'images IA, ré-entraîné à partir des images qu'il a lui-même générées, permettra-t-il d'explorer et d'introduire de nouvelles inventions dans les domaines créatifs ? Conduira-t-il à un système de création en boucle fermée, à une perte de diversité et d'innovation ?

Consultez la réponse de ChatGPT4 au sujet de la boucle fermée de la création avec l'IA.

Qui est responsable des contenus générés avec l’IA ?

La responsabilité des contenus générés avec l’IA est un sujet complexe qui fait l’objet de nombreux débats juridiques et éthiques.
Qui est responsable quand les contenus générés par des outils d’IA ne respectent pas le droit d’auteur ? Qui est responsable des messages diffamatoires, des fake news ou encore des contenus violents ou des contenus qui enfreignent les lois ?
Les responsables sont-ils les développeurs de l’IA qui n’ont pas mis en place des mesures pour empêcher la violation des droits d’auteurs ou de tels résultats ?
Les utilisateurs qui, par le choix de leurs prompts, sont-ils responsables du contenu généré ?
Les autorités et les gouvernements, dans l’incapacité de mettre en place des lois et des réglementations dans l’urgence, sont-ils responsables des contenus générés ?

Le cadre juridique et réglementaire déterminant les responsabilités pour les contenus générés par l'IA n'en est qu'à ses débuts et sera sans doute en constante évolution.
Consultez la réponse de ChatGPT4 au sujet de la responsabilité des contenus générés avec l’IA.

50 arguments contre l’utilisation de l’IA selon ChatGPT

L'impact de l'IA sur l'art et la créativité humaine nous a conduit à demander à ChatGPT4 de générer 50 arguments contre l’utilisation de l’IA dans les domaines créatifs.
Consultez les 50 arguments de ChatGPT contre l’utilisation de l’IA dans les domaines créatifs.

Utilise-t-on les IA génératives chez AOKIstudio ?

Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux outils et de nouvelles technologies, et nous testons donc les IA génératives de textes et d’images avec une grande curiosité.
Nous avons été impressionnés par la qualité des résultats, la simplicité d'utilisation et la rapidité de génération mais plusieurs points nous ont dissuadés d'adopter l' IA.

Parmi les raisons principales, le plagiat d'artistes existants et la perte du plaisir du processus créatif.
Ces 2 points pourraient être à eux seuls la raison de ne pas utiliser les IA génératives, mais un autre constat a appuyé notre décision.

Perte de contrôle sur le processus créatif
Les outils d'IA sont présentés comme des aides à la création, des outils destinés à générer des idées, de nouvelles directions esthétiques, enrichir et à faciliter le processus artistique.
Nous avons effectué de nombreux tests avec différentes IA génératives et avons simulé leur utilisation dans des contextes professionnels tels que la proposition d'un concept publicitaire ou d'un univers graphique dans le cadre de la production de films d'animation. Au-delà des interrogations concernant l'authenticité et l'originalité des résultats générés par les IA, nous avons rapidement éprouvé le sentiment que l'IA prenait le contrôle de manière insidieuse sur certaines décisions créatives, créant un sentiment de dépossession de la créativité.

C’est super ! Mais ce n’est pas du tout ce que je voulais.

Dans le cadre de recherches graphiques, que nous aurions effectuées avant l'apparition des IA sur la base de références prises dans l'histoire de l'art, de photos ou de croquis à la main ou en 3D, nous avons réalisé que les résultats des images générées par les IA nous détournaient de notre intention initiale.
En effet, les résultats générés par les IA sont d'autant plus spectaculaires qu'ils correspondent rarement à ce que nous avions en tête au moment de rédiger le prompt.
La qualité des résultats nous pousse cependant à choisir l'une des options proposées par l'IA, plutôt que de prendre le temps de chercher une direction créative plus personnelle.
Ces résultats si aboutis nous semblent comme imposés et limitent notre créativite, donnant l'impression de choisir une direction par défaut, plutôt que par véritable désir créatif.
Les résultats générés par l’IA, que nous pensions initialement utiliser comme des outils de recherche et de brainstorming, se transforment rapidement en une solution clé en main que nous proposons à nos clients. Nous avions l'impression de devenir des superviseurs plutôt que des créateurs, de devenir nos propres clients.

Nous suivons avec une grande curiosité l’évolution des IA génératives et nous continuons de tester au quotidien ces nouveaux outils à des fins de recherche et développement, mais nous avons fait le choix de ne pas tomber dans la facilité et dans la dépendance des IA génératives dans un contexte professionnel par respect pour nos clients et nos partenaires.

Vous êtes un professionnel dans un domaine créatif tel que l'écriture, le design, les arts visuels ou la musique ?
Utilisez-vous l'IA à des fins professionnelles ? Avez-vous des espoirs ou des craintes, des questions éthiques sur l'évolution de l'IA ?
Que pensez-vous de la transparence et de la responsabilité des systèmes d'IA, de la protection de la vie privée et des conséquences pour le marché du travail ?

Vous avez des remarques au sujet de l'ambiguité créateur-consommateur, la perte du plaisir de créer, le risque de perte de confiance en soi, le risque de dépendance, la perte cognitive chez les enfants apprenants, la boucle fermée de la création et la responsabilité des contenus générés avec l’IA ?
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